- Bonjour mademoiselle Merkel !
- Bonjour docteur.
- Comment allez vous ?
- On fait aller !
- C'est la première fois que l'on se voit, alors racontez-moi ce qui s'est passé.
- Eh bien j'ai commencé par chercher du travail...
« Bonjour je m'appelle Béatrice Merkel, je viens pour un entretien d'embauche.
-Veuillez patientez dans la salle d'attente qui se trouve juste sur votre droite, quelqu'un viendra vous chercher.
Voilà ce que m'avait répondu cette femme à l'accueil. Alors j'ai attendu. Et ce n'est qu'au bout d'une heure et demie que quelqu'un est venu, et m'a demandé de le suivre dans son bureau. Donc j'ai obéi. Une fois dans ce bureau sinistre, j'ai eu droit à l'interrogatoire habituel pour un entretien d'embauche. Mais une fois cet entretien fini, j'étais toute excitée à l'idée de recevoir une réponse positive, pour pouvoir enfin quitter mon boulot à la banque. Des années que j'essaie de trouver un nouvel emploi mais à chaque fois ça ne fonctionne pas car je ne "correspond" pas à la demande. Alors je croise les doigts pour cette fois.
Après être passée chez le toiletteur récupérer Spott, mon labrador, je suis passée à la boulangerie pour acheter ma baguette de pain quotidienne et je suis rentrée dans mon Home, sweet home, que j'ai acquis cinq ans auparavant grâce à un emprunt à taux exceptionnel réservé aux meilleurs employés de la CAB. C'est vrai, il n'y a pas que des inconvénients à travailler dans une banque de renommée internationale, de plus le vieil homme qui m'avait cédé cet appartement m'avait prise d'affection car il trouvait que j'avais certaine ressemblance avec sa fille qu'il n'avait pas vue depuis près d'une quarantaine d'année à cette époque. Coïncidence ou hasard de la vie c'est aussi à l'âge de mes quatre ans et demi que ma mère Olga m'avait expliquée que mon père avait été victime d'un accident de chasse. Mais à l'âge de neuf ans alors que nous fêtions l'anniversaire d'Olga avec des amis je fut surprise d'entendre maman dire que mon père nous avait quittées suite à un accident de moto puis une autre fois encore ce fut un accident de voiture. Bref je n'ai jamais vraiment su de quelle façon j'avais été privée de la présence de mon père. Et c’est donc à l'âge de cinq ans que nous nous sommes retrouvées Olga et moi dans un studio de la Verstrasser Wermer à Berlin. Rien de comparable avec mon petit chez-moi parisien. Quand enfin je me suis posée sur mon sofa j'ai commencé à réfléchir comment je pourrais démissionner de mon poste actuel...
...Aujourd'hui cela fait deux semaines jour pour jour que j'attends une réponse pour ce nouvel emploi...
Ca y est je suis anéantie, je viens d'apprendre qu'une fois de plus je ne correspondais pas à ce qu'ils attendaient. Il faut croire que je suis faite pour travailler dans une banque étant donné que personne ne veut de moi autre part que derrière ce bureau sombre et cette chaise bancale et quand vous rentrez chez vous, vous vous demandez combien de temps est ce que vous avez bien pu passer, assise tellement vous avez mal au dos. Alors puisque nous sommes dimanche, je m'autorise un bon verre de whisky, pour me consoler de devoir retourner travailler sur ma chaise bancale derrière mon bureau sombre demain.
Il est huit heures et je viens de me réveiller ce qui me semble bizarre vu que je devrais être levée depuis déjà une heure et demie. Le temps que réalise que je n’étais pas dans un rêve mais que je suis réellement en retard, j'étais déjà sous la douche en train de me frotter pour enlever l'odeur de l'alcool. Apparemment je n'ai pas bu qu'un seul verre hier. Une fois prête, j’entamai ma première cigarette devant mon bol de café que j'allais boire d'un trait. Je me suis demandé un instant si je ne ferais pas mieux d'aller me recoucher et de leur téléphoner en leur disant que j'étais malade. Mais non, je ne pouvais pas faire ça, je n'osais pas faire ça, j'en étais incapable je n'aurais pas su quoi dire une fois en ligne. Alors comme tous les matins, j'ai pris le bus avec les autres habitués qui comme moi vivent trop près pour utiliser une voiture ou qui ne veulent pas polluer la planète ou encore qui n'ont pas assez d'argent pour en acheter une. Je suis arrivée au bureau en courant sans même dire bonjour à qui que ce soit et j'ai filé dans mon bureau. Heureusement pour moi, ce matin je n'avais pas de rendez vous. J'ai dû écrire plusieurs rapports assez long quand d'un seul coup : écran noir. En le rallumant je ne trouvai pas mes documents sur lesquels j'avais passé plus de trois heures. Je suis sortie de mon bureau d'un pas décidé vers celui de mon supérieur. J’ai ouvert la porte et je lui ai parlé de mon problème, il m'a ri au nez et m'a dit de tout recommencer. Je suis sortie mais je me suis arrêtée net dans le couloir et j'ai fait demi-tour. J’ai ouvert la porte d'un seul coup, l'adrénaline est montée en moi. J’étais folle de rage, j'en eu ma claque de toujours lui obéir et surtout qu'il me prenne pour son esclave parce qu'il n'est pas capable de se faire un café tout seul! Alors quand je suis entrée, je lui ai dis que je prenais mes cliques et mes claques et qu'à partir de maintenant il devrait se faire son café tout seul ! Je l'ai informé que ma lettre de démission serait sur son bureau demain matin. Je suis rentré chez moi bouleversée jusqu'à ce que j'aperçoive la tête de mon adorable chien. Quand je l'ai vue, je me suis mise à pleurer et je me suis dis que j'avais fait le bon choix en quittant ma place ce matin et même si j'étais un peu déprimée, maintenant je me sentais soulagée. Je me suis dis que je pouvais tout recommencer à zéro. Même si c'est une chose difficile à faire, tirer un trait sur le passé, si j'ai voulu quitter ce poste c'est avant tout parce que c'est mon ex-mari qui ma fait embaucher chez C.A.B. Quand j'ai appris qu'il me trompait avec sa secrétaire, je n'ai rien dit au début, je ne voulais pas le perdre, je l'aimais trop pour ça. Mais cet enfoiré, le jour de notre anniversaire de mariage est parti pour un soit-disant rendez-vous important qui durerait plusieurs heures mais malheureusement pour lui je ne suis pas née de la dernière pluie. Alors j'ai fait ses valises et je les lui ai laissées devant la porte avec un mot disant : "Nous n'avons plus rien à faire ensemble, je ne veux plus te revoir espèce de pourriture ! Si tu veux me parler tu t'adresseras directement à mon avocat." Cela fait maintenant six ans mais je ne l'accepte toujours pas, jusqu'à ce soir où j'ai enfin pris conscience qu'il fallait que je refasse ma vie et que je tourne définitivement la page. J’ai donc décidé de changer de vie...
Nous sommes le 5 mai 2009, il est dix heures et je viens à peine de me lever. Je profite de mes journées depuis maintenant un mois. Au début je pensais qu'il fallait que je retombe amoureuse pour tout changer mais finalement j'ai trouvé la volonté pour ne plaire qu'à moi-même et pas pour un autre. Bon même si j'en profite il faut que je trouve un nouvel emploi. Je ne sais pas trop par où commencer. Pour m'éclaircir les idées je vais prendre un bon bain. Quand j'eus fini dans la salle de bain, je me mis à regarder les annonces dans le journal. J’entourai ce qui semblait me correspondre et je me mis toute suite à les contacter un par un. Le plus souvent les offres venaient d'être prises ou encore une fois je ne correspondais pas au profil demandé. Vu que je n'ai rien trouvé, j'ai décidé de faire une annonce et de la placarder dans les lieux publics. Au bout de quelques jours j'ai reçu un appel, quand j'eus fini la conversation avec cette personne très aimable, j'étais enfin embauchée, la Béatrice d'avant aurait dit non mais maintenant ce n'est plus un problème de garder des enfants. Même si je n'ai jamais eu la fibre maternelle, quand j'étais gamine je ne jouais pas à la Barbie ou encore à faire la cuisine, non, je m'amusais dehors avec les insectes pour ne pas entendre mes parents se disputer Je sais ce que vous vous dites : elle a un blocage par rapport à ses parents etc. mais non au contraire j'aimais bien qu'ils se disputent. Et ce n'est pas à cause d'eux si je n'ai pas l’instinct maternel. Alors du coup, j'ai quand même flippé toute la journée. Je me suis demandé comment j'allais faire avec trois gosses à garder pour la journée plus une nuit. Je pense que si je leur apprends à tuer du ver de terre, leurs parents m'en voudront pour un bon bout de temps. Je ne savais pas quoi faire, j'étais un peu perdue.
Trois jours plus tard, j'étais au rendez-vous. Quand la porte de cette somptueuse maison s’est ouverte, c’est la mère que j’ai aperçue en premier, elle devait avoir la quarantaine tout comme son mari qui lui était en retrait. Elle était belle et grande, les cheveux courts et châtains avec de grands yeux marrons. Lui paraissait petit à cause de ses jambes potelées et arquées, il avait les cheveux bruns et un regard noir et pas très net. Avant de partir ils m’ont fait faire le tour du propriétaire et m’ont noté quelques recommandations sur des post-it jaune fluo. Une fois seule je fis la connaissance des trois enfants qui se présentaient à moi, Thomas le plus grand, Noélie la cadette et Kelly la plus jeune. Ils avaient tous les trois un petit air espiègle. Je ne sais pourquoi à cet instant j'ai su qu’une longue journée m'attendais...
J’ai donc essayé de m'intéresser à eux et à ce qu'il faisaient. Le plus grand jouait a sa console de jeux, la cadette s'intéressait à des livres sur l'astronomie et la plus jeune, habillait ses barbies pour la soirée du bal. Après les avoir fait manger, je suis aller voir la Noélie, je m'était dit qu'on pourrait parler entre filles mais, ça a été un fiasco total, je pensais qu'on aurait pu se confier l'une à l'autre mais d'après elle, on n’est pas sur la même "longueur d'ondes" elle s'est mise en colère et m’a virée de sa chambre. Je me suis vexé et me suis mise dans un coin sans parler, j'attendais que le temps passe. Quand je relevai la tête, je sursautai en voyant l'aîné, Thomas me fixer sans mot dire. je lui ai donc demandé s'il avait besoin de quelque chose, il me répondit que non, mais commença a me parler et me fis des excuses à la place de sa sœur. Il m'expliqua qu'elle était dans une mauvaise période. Alors j'ai essayé d'aller voir Kelly, la petite dernière et de lui parler un peu. Elle me raconta la soirée de Ken et Barbie féerique qui sont allés au bal. Elle était si mignonne quand elle souriait. Je lui ai demandé comment ça se passait avec sa sœur, elle me répondit que tout allait bien mais qu'elle était un peu bizarre. Je n'insistai donc pas plus. Après les avoir couchés et bordés chacun dans leur chambre respective je me suis fait un bon thé devant la fin d'un film qui passait sur le câble. Tout d'un coup je sursautai à cause des cris qui provenaient de la chambre de Noélie, la cadette. Je courus dans sa direction. Quand je suis entrée elle avait les yeux fermés mais gesticulait dans tous les sens et était en sueur, j'ai paniqué. Que faire dans une situation pareille, j'ai essayé de contrôlé mon stress, je me suis mise près d'elle et doucement je la réveillai pour que son cauchemar cesse enfin. J’ai dû être un peu plus brusque étant donné qu'elle ne se réveillait pas. Une fois qu'elle était sortie de sa transe, elle se mit à pleurer en me fixant alors je l'ai consolée dans mes bras et j'ai essayé de la rendormir calmement mais vu que mes méthodes ne fonctionnaient pas je l'ai emmenée avec moi dans le salon et mis une chaîne pour les adolescents pour qu'elle s'endorme rapidement et c'est ce qu'elle fit. Je l'ai portée jusqu'à son lit pour que ce soit plus confortable. Ensuite je suis allée me coucher sur le canapé et j'ai fermé les yeux rapidement après la dure journée que j'avais passé.
Il était neuf heure trente quand je terminai de préparer le petit déjeuner des enfants, avec les médicaments de Noélie qui se trouvent être des pilules bleues. Je crois que c'est pour les migraines. Vers dix heures les enfants se sont levés et ont pris leur petit déjeuner devant la télévision. Chacun leur tour, ils prirent la salle de bains. Une fois propres et habillés je leur ai proposé une activité dans le jardin vu qu'il y avait un soleil magnifique. On a donc commencé à jouer au ballon même si je ne suis pas très douée pour ce sport, mais cela faisait plaisir aux enfants. J’essayé de gagner leur confiance. C’était plutôt bien parti. On a joué près d'une heure, ensuite il fallait que je prépare le déjeuner. Il devait être quatorze heures quand les parents sont revenus de week end. Je leur ai expliqué comment s'était passé la veille. Ils m'ont payé ce qu'ils me devaient et moi j’ai dit au revoir aux enfants un par un. Je suis rentrée chez moi le visage triste d'avoir quitté les enfants, en plus apparemment les parents ne sortent pas souvent, pourquoi je ne sais pas. Moi qui croyais ne plus les revoir pendant un bout de temps, le mardi suivant j'ai reçu un coup de téléphone des parents qui me demandait de venir le soir même garder les enfants pendant deux jours de suite, car ils avaient une conférence pour leur travail. Sans même réfléchir j'acceptai la proposition mais en demandant si je pouvais amener mon chien qui, le pauvre, ne supporte pas d'être seul plus d'une journée. Ils acceptèrent sans poser de conditions. Alors j'ai commencé a me préparer rapidement, j'ai pris un sac avec le strict minimum pour mon chien et moi. Je m'étais dépêchée de prendre le bus pour ne pas être en retard. Il pleuvait des cordes quand je suis arrivée devant la maison. Je suis entrée mais les parents étaient déjà partis en laissant un petit mot sur le frigidaire. Toute suite je me suis sentie à l'aise. J’ai présenté mon chien aux enfants qui ont eu l'air de l'adopter dès la première minute. Je leurs appris quelques tours pour jouer avec lui tout en surveillant la cuisson du dîner. Après avoir mangé et débarrassé la table, nous avons regardé la télé et fait un jeu de société, après il était temps que les enfants se couchent alors je les ai bordés chacun leur tour. Quand ce fut le tour de Kelly, elle voulut que je lui lise une histoire, alors j'ai pris le plus petit livre que j'avais trouvé et j'ai commencé la lecture mais je n'eus même pas le temps de terminer qu'elle s'était déjà endormie. Je m'étais installée avec Spott sur le sofa. Le lendemain je suis repartie chez moi comme d’habitude.
Les jours suivants, les parents m'appelèrent une à deux fois par semaine. Et moi j'accourais comme si c'était la seule chose à laquelle je tenais réellement. Mais après tout c'est vrai qu'ils sont attachants ces gamins. C’était dur de les laisser à chaque fois, cela me fait un drôle de sensation, comme si je ne vivais plus après avoir passé le pas de la porte. Quand je rentrais chez moi, mon chien m'attendait. Je ne l'emmenais plus avec moi, il prenait trop de place ou il faisait trop de bêtises et puis il monopolisait toute l'attention. Enfin bref, je le voyais, je commençais à avoir de la nostalgie, ce qui était assez ridicule puisque j'allais les revoir deux ou trois jours plus tard. Bon, en attendant, je pris mon verre quotidien de Ballantines avec deux glaçons et je regardai la photo des enfants que je leur avais empruntée. Je les contemplais comme si s'étaient les miens !
Quelques jours plus tard, alors que je gardais les enfants, j'ai fait quelque chose d'étrange. Je les appelés pour manger en leur donnant comme surnom: « Mes chéris venez manger ! » et le lendemain après midi pour leur proposer une activité et je les appelés comme cela : « Mes chéris venez voir maman ! » je me suis stoppée net et me suis rectifiée toute suite, mais en arrivant les enfants faisaient la moue. Je suis devenue rouge écarlate et me suis excusée. Plus tard, je suis rentrée chez moi et pris mon verre. Le lendemain, j'attendais le coup de fil ; rien! Alors j'attendais encore et encore, jour après jour. Personne, pas de nouvelle, pas d'appel. Je commençais a me poser des questions. Je me suis dit que les enfants leurs avaient avoué l'incident. Alors, au bout de deux semaines j'ai perdu espoir, mais petit à petit je sombrai dans l'alcool. Je me levais et m'allongais dans le canapé et avalais verre après verre. Ils me manquaient tellement, dès que mon chien aboyait je l'enguelais et le frappais, le pauvre était traumatisé.
Deux semaines plus tard, je reçus un coup de fil des parents qui me demandaient de venir les garder. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Mais j'ai accepté sans rien demander. Je me suis dépêchée d'arriver, cela faisait tellement longtemps que je ne les avaient pas vus. Quand je suis arrivée je les aient serrés dans mes bras. C’était comme si je ne pouvais plus les lâcher. Mais je me suis contrôlée. Je les aient laissés respirer et ils m'ont souri, j'étais aux anges. Et ma vie reprit son cour. Je venais les garder tous les soirs. J’adorais ma vie actuellement, j'ai finis par donner mon chien, il me prenait trop de temps. Il fallait que je me consacre aux enfants. Une fois j'ai proposé aux parents de les emmener chez moi. Ils étaient d'accord. Donc je les ai emmenés chez moi mais quand les parents venaient les chercher, mon cœur se déchirait en mille morceaux jusqu'à ce que je les retrouve le lendemain après-midi. Un jour, alors que je les gardais, j'ai entendu la sonnette, je savais que c'était les parents alors j'ai attendu avec l'espoir qu'ils partiraient mais les enfants sont venus avec leurs chaussures et leurs manteaux, prêts à partir. J’ai décidé qu’ils ne partiraient pas et que je n’aurais plus le cœur brisé. Alors j’ai mis les trois verrous et j’ai assis les gosses dans le salon en leur expliquent que je ne leur ferais rien. La sonnette retentissait de plus belle, je me mis a transpirer. Les parents sont montés et ont frappé à la porte de plus en plus fort. Je me suis énervée et j’ai crié que je ne les laisserais pas partir avec des parents jamais présents. Je n’ai pas pensé aux conséquences. Ils me menaçaient derrière la porte, les enfants appelaient au secours et la petite Kelly pleurait très fort. Les gouttes de sueur froide roulaient le long de mon visage. Je l’ai attrapée et l’ai secouée pour qu’elle se calme mais ça ne marchait pas, maintenant elle hurlait comme si on l’égorgait. Mes nerfs ont lâché je suis partie dans ma chambre prendre le pistolet que je m’étais procuré en Allemagne en cas de besoin. Et je les ai menacés en les visant avec l’arme. Un coup est parti mais j’avais visé le plafond. Les parents avaient appelé la police, ils étaient en train de débarquer dehors, ce qui me mit doublement la pression. Ils frappèrent comme des fous à la porte. J’avais attaché les enfants pour qu’ils ne m’échappent pas. Mais ils pleuraient tous les trois. Je ne savais plus quoi faire. A ce stade, inutile de me rendre je n’avais plus rien à perdre. Les enfants me mettaient eux aussi la pression, alors un autre coup et partit puis un deuxième et un troisième. Et là plus un bruit juste moi qui me mis à hurler en tombant à terre et en voyant le massacre que je venais de faire dans mon salon. Là devant moi, gisaient les trois plus beaux enfants, ceux que j’aimais tant étaient là immobiles à cause de moi. Les forces de l’ordre ont fini par détruire la porte et m’ont trouvée agenouillée sur le tapis inondé de sang, avec l’arme à quelques mètres de moi. Les parents n’ont pas eu le droit d’entrer toute suite. Quand le policier est ressorti et qu’il a vu les parents qui étaient nerveux, il leur fit un signe de tête qui signifiait qu'il était trop tard pour les enfants. Alors la mère se mit à hurler et tomber mais le mari la rattrapa au dernier moment. Ils me virent les menottes aux poignets la tête baissée. La mère me sauta dessus en s’acharnant sur moi, mais les policiers l’ont écartée. Elle me traitait de tous les noms et me disait que je n’avais pas le droit de faire ça et c’est à ce moment précis que j’ai réalisé ce que je venais de faire.
Quelques mois plus tard je suis arrivée ici, dans cette cage, mais après tout je l’ai mérité. »
- C’est bien de vous être confiée.
- C’est tellement difficile à dire.
- Je n’en doute pas une minute.
- Mais c’est horrible, je suis un monstre docteur.
- Non vous êtes peut-être un peu perturbée c’est tout.
- J’ai tué trois enfants je suis plus que perturbée.
- Je vais m’occuper de vous...
- Bonjour docteur.
- Comment allez vous ?
- On fait aller !
- C'est la première fois que l'on se voit, alors racontez-moi ce qui s'est passé.
- Eh bien j'ai commencé par chercher du travail...
« Bonjour je m'appelle Béatrice Merkel, je viens pour un entretien d'embauche.
-Veuillez patientez dans la salle d'attente qui se trouve juste sur votre droite, quelqu'un viendra vous chercher.
Voilà ce que m'avait répondu cette femme à l'accueil. Alors j'ai attendu. Et ce n'est qu'au bout d'une heure et demie que quelqu'un est venu, et m'a demandé de le suivre dans son bureau. Donc j'ai obéi. Une fois dans ce bureau sinistre, j'ai eu droit à l'interrogatoire habituel pour un entretien d'embauche. Mais une fois cet entretien fini, j'étais toute excitée à l'idée de recevoir une réponse positive, pour pouvoir enfin quitter mon boulot à la banque. Des années que j'essaie de trouver un nouvel emploi mais à chaque fois ça ne fonctionne pas car je ne "correspond" pas à la demande. Alors je croise les doigts pour cette fois.
Après être passée chez le toiletteur récupérer Spott, mon labrador, je suis passée à la boulangerie pour acheter ma baguette de pain quotidienne et je suis rentrée dans mon Home, sweet home, que j'ai acquis cinq ans auparavant grâce à un emprunt à taux exceptionnel réservé aux meilleurs employés de la CAB. C'est vrai, il n'y a pas que des inconvénients à travailler dans une banque de renommée internationale, de plus le vieil homme qui m'avait cédé cet appartement m'avait prise d'affection car il trouvait que j'avais certaine ressemblance avec sa fille qu'il n'avait pas vue depuis près d'une quarantaine d'année à cette époque. Coïncidence ou hasard de la vie c'est aussi à l'âge de mes quatre ans et demi que ma mère Olga m'avait expliquée que mon père avait été victime d'un accident de chasse. Mais à l'âge de neuf ans alors que nous fêtions l'anniversaire d'Olga avec des amis je fut surprise d'entendre maman dire que mon père nous avait quittées suite à un accident de moto puis une autre fois encore ce fut un accident de voiture. Bref je n'ai jamais vraiment su de quelle façon j'avais été privée de la présence de mon père. Et c’est donc à l'âge de cinq ans que nous nous sommes retrouvées Olga et moi dans un studio de la Verstrasser Wermer à Berlin. Rien de comparable avec mon petit chez-moi parisien. Quand enfin je me suis posée sur mon sofa j'ai commencé à réfléchir comment je pourrais démissionner de mon poste actuel...
...Aujourd'hui cela fait deux semaines jour pour jour que j'attends une réponse pour ce nouvel emploi...
Ca y est je suis anéantie, je viens d'apprendre qu'une fois de plus je ne correspondais pas à ce qu'ils attendaient. Il faut croire que je suis faite pour travailler dans une banque étant donné que personne ne veut de moi autre part que derrière ce bureau sombre et cette chaise bancale et quand vous rentrez chez vous, vous vous demandez combien de temps est ce que vous avez bien pu passer, assise tellement vous avez mal au dos. Alors puisque nous sommes dimanche, je m'autorise un bon verre de whisky, pour me consoler de devoir retourner travailler sur ma chaise bancale derrière mon bureau sombre demain.
Il est huit heures et je viens de me réveiller ce qui me semble bizarre vu que je devrais être levée depuis déjà une heure et demie. Le temps que réalise que je n’étais pas dans un rêve mais que je suis réellement en retard, j'étais déjà sous la douche en train de me frotter pour enlever l'odeur de l'alcool. Apparemment je n'ai pas bu qu'un seul verre hier. Une fois prête, j’entamai ma première cigarette devant mon bol de café que j'allais boire d'un trait. Je me suis demandé un instant si je ne ferais pas mieux d'aller me recoucher et de leur téléphoner en leur disant que j'étais malade. Mais non, je ne pouvais pas faire ça, je n'osais pas faire ça, j'en étais incapable je n'aurais pas su quoi dire une fois en ligne. Alors comme tous les matins, j'ai pris le bus avec les autres habitués qui comme moi vivent trop près pour utiliser une voiture ou qui ne veulent pas polluer la planète ou encore qui n'ont pas assez d'argent pour en acheter une. Je suis arrivée au bureau en courant sans même dire bonjour à qui que ce soit et j'ai filé dans mon bureau. Heureusement pour moi, ce matin je n'avais pas de rendez vous. J'ai dû écrire plusieurs rapports assez long quand d'un seul coup : écran noir. En le rallumant je ne trouvai pas mes documents sur lesquels j'avais passé plus de trois heures. Je suis sortie de mon bureau d'un pas décidé vers celui de mon supérieur. J’ai ouvert la porte et je lui ai parlé de mon problème, il m'a ri au nez et m'a dit de tout recommencer. Je suis sortie mais je me suis arrêtée net dans le couloir et j'ai fait demi-tour. J’ai ouvert la porte d'un seul coup, l'adrénaline est montée en moi. J’étais folle de rage, j'en eu ma claque de toujours lui obéir et surtout qu'il me prenne pour son esclave parce qu'il n'est pas capable de se faire un café tout seul! Alors quand je suis entrée, je lui ai dis que je prenais mes cliques et mes claques et qu'à partir de maintenant il devrait se faire son café tout seul ! Je l'ai informé que ma lettre de démission serait sur son bureau demain matin. Je suis rentré chez moi bouleversée jusqu'à ce que j'aperçoive la tête de mon adorable chien. Quand je l'ai vue, je me suis mise à pleurer et je me suis dis que j'avais fait le bon choix en quittant ma place ce matin et même si j'étais un peu déprimée, maintenant je me sentais soulagée. Je me suis dis que je pouvais tout recommencer à zéro. Même si c'est une chose difficile à faire, tirer un trait sur le passé, si j'ai voulu quitter ce poste c'est avant tout parce que c'est mon ex-mari qui ma fait embaucher chez C.A.B. Quand j'ai appris qu'il me trompait avec sa secrétaire, je n'ai rien dit au début, je ne voulais pas le perdre, je l'aimais trop pour ça. Mais cet enfoiré, le jour de notre anniversaire de mariage est parti pour un soit-disant rendez-vous important qui durerait plusieurs heures mais malheureusement pour lui je ne suis pas née de la dernière pluie. Alors j'ai fait ses valises et je les lui ai laissées devant la porte avec un mot disant : "Nous n'avons plus rien à faire ensemble, je ne veux plus te revoir espèce de pourriture ! Si tu veux me parler tu t'adresseras directement à mon avocat." Cela fait maintenant six ans mais je ne l'accepte toujours pas, jusqu'à ce soir où j'ai enfin pris conscience qu'il fallait que je refasse ma vie et que je tourne définitivement la page. J’ai donc décidé de changer de vie...
Nous sommes le 5 mai 2009, il est dix heures et je viens à peine de me lever. Je profite de mes journées depuis maintenant un mois. Au début je pensais qu'il fallait que je retombe amoureuse pour tout changer mais finalement j'ai trouvé la volonté pour ne plaire qu'à moi-même et pas pour un autre. Bon même si j'en profite il faut que je trouve un nouvel emploi. Je ne sais pas trop par où commencer. Pour m'éclaircir les idées je vais prendre un bon bain. Quand j'eus fini dans la salle de bain, je me mis à regarder les annonces dans le journal. J’entourai ce qui semblait me correspondre et je me mis toute suite à les contacter un par un. Le plus souvent les offres venaient d'être prises ou encore une fois je ne correspondais pas au profil demandé. Vu que je n'ai rien trouvé, j'ai décidé de faire une annonce et de la placarder dans les lieux publics. Au bout de quelques jours j'ai reçu un appel, quand j'eus fini la conversation avec cette personne très aimable, j'étais enfin embauchée, la Béatrice d'avant aurait dit non mais maintenant ce n'est plus un problème de garder des enfants. Même si je n'ai jamais eu la fibre maternelle, quand j'étais gamine je ne jouais pas à la Barbie ou encore à faire la cuisine, non, je m'amusais dehors avec les insectes pour ne pas entendre mes parents se disputer Je sais ce que vous vous dites : elle a un blocage par rapport à ses parents etc. mais non au contraire j'aimais bien qu'ils se disputent. Et ce n'est pas à cause d'eux si je n'ai pas l’instinct maternel. Alors du coup, j'ai quand même flippé toute la journée. Je me suis demandé comment j'allais faire avec trois gosses à garder pour la journée plus une nuit. Je pense que si je leur apprends à tuer du ver de terre, leurs parents m'en voudront pour un bon bout de temps. Je ne savais pas quoi faire, j'étais un peu perdue.
Trois jours plus tard, j'étais au rendez-vous. Quand la porte de cette somptueuse maison s’est ouverte, c’est la mère que j’ai aperçue en premier, elle devait avoir la quarantaine tout comme son mari qui lui était en retrait. Elle était belle et grande, les cheveux courts et châtains avec de grands yeux marrons. Lui paraissait petit à cause de ses jambes potelées et arquées, il avait les cheveux bruns et un regard noir et pas très net. Avant de partir ils m’ont fait faire le tour du propriétaire et m’ont noté quelques recommandations sur des post-it jaune fluo. Une fois seule je fis la connaissance des trois enfants qui se présentaient à moi, Thomas le plus grand, Noélie la cadette et Kelly la plus jeune. Ils avaient tous les trois un petit air espiègle. Je ne sais pourquoi à cet instant j'ai su qu’une longue journée m'attendais...
J’ai donc essayé de m'intéresser à eux et à ce qu'il faisaient. Le plus grand jouait a sa console de jeux, la cadette s'intéressait à des livres sur l'astronomie et la plus jeune, habillait ses barbies pour la soirée du bal. Après les avoir fait manger, je suis aller voir la Noélie, je m'était dit qu'on pourrait parler entre filles mais, ça a été un fiasco total, je pensais qu'on aurait pu se confier l'une à l'autre mais d'après elle, on n’est pas sur la même "longueur d'ondes" elle s'est mise en colère et m’a virée de sa chambre. Je me suis vexé et me suis mise dans un coin sans parler, j'attendais que le temps passe. Quand je relevai la tête, je sursautai en voyant l'aîné, Thomas me fixer sans mot dire. je lui ai donc demandé s'il avait besoin de quelque chose, il me répondit que non, mais commença a me parler et me fis des excuses à la place de sa sœur. Il m'expliqua qu'elle était dans une mauvaise période. Alors j'ai essayé d'aller voir Kelly, la petite dernière et de lui parler un peu. Elle me raconta la soirée de Ken et Barbie féerique qui sont allés au bal. Elle était si mignonne quand elle souriait. Je lui ai demandé comment ça se passait avec sa sœur, elle me répondit que tout allait bien mais qu'elle était un peu bizarre. Je n'insistai donc pas plus. Après les avoir couchés et bordés chacun dans leur chambre respective je me suis fait un bon thé devant la fin d'un film qui passait sur le câble. Tout d'un coup je sursautai à cause des cris qui provenaient de la chambre de Noélie, la cadette. Je courus dans sa direction. Quand je suis entrée elle avait les yeux fermés mais gesticulait dans tous les sens et était en sueur, j'ai paniqué. Que faire dans une situation pareille, j'ai essayé de contrôlé mon stress, je me suis mise près d'elle et doucement je la réveillai pour que son cauchemar cesse enfin. J’ai dû être un peu plus brusque étant donné qu'elle ne se réveillait pas. Une fois qu'elle était sortie de sa transe, elle se mit à pleurer en me fixant alors je l'ai consolée dans mes bras et j'ai essayé de la rendormir calmement mais vu que mes méthodes ne fonctionnaient pas je l'ai emmenée avec moi dans le salon et mis une chaîne pour les adolescents pour qu'elle s'endorme rapidement et c'est ce qu'elle fit. Je l'ai portée jusqu'à son lit pour que ce soit plus confortable. Ensuite je suis allée me coucher sur le canapé et j'ai fermé les yeux rapidement après la dure journée que j'avais passé.
Il était neuf heure trente quand je terminai de préparer le petit déjeuner des enfants, avec les médicaments de Noélie qui se trouvent être des pilules bleues. Je crois que c'est pour les migraines. Vers dix heures les enfants se sont levés et ont pris leur petit déjeuner devant la télévision. Chacun leur tour, ils prirent la salle de bains. Une fois propres et habillés je leur ai proposé une activité dans le jardin vu qu'il y avait un soleil magnifique. On a donc commencé à jouer au ballon même si je ne suis pas très douée pour ce sport, mais cela faisait plaisir aux enfants. J’essayé de gagner leur confiance. C’était plutôt bien parti. On a joué près d'une heure, ensuite il fallait que je prépare le déjeuner. Il devait être quatorze heures quand les parents sont revenus de week end. Je leur ai expliqué comment s'était passé la veille. Ils m'ont payé ce qu'ils me devaient et moi j’ai dit au revoir aux enfants un par un. Je suis rentrée chez moi le visage triste d'avoir quitté les enfants, en plus apparemment les parents ne sortent pas souvent, pourquoi je ne sais pas. Moi qui croyais ne plus les revoir pendant un bout de temps, le mardi suivant j'ai reçu un coup de téléphone des parents qui me demandait de venir le soir même garder les enfants pendant deux jours de suite, car ils avaient une conférence pour leur travail. Sans même réfléchir j'acceptai la proposition mais en demandant si je pouvais amener mon chien qui, le pauvre, ne supporte pas d'être seul plus d'une journée. Ils acceptèrent sans poser de conditions. Alors j'ai commencé a me préparer rapidement, j'ai pris un sac avec le strict minimum pour mon chien et moi. Je m'étais dépêchée de prendre le bus pour ne pas être en retard. Il pleuvait des cordes quand je suis arrivée devant la maison. Je suis entrée mais les parents étaient déjà partis en laissant un petit mot sur le frigidaire. Toute suite je me suis sentie à l'aise. J’ai présenté mon chien aux enfants qui ont eu l'air de l'adopter dès la première minute. Je leurs appris quelques tours pour jouer avec lui tout en surveillant la cuisson du dîner. Après avoir mangé et débarrassé la table, nous avons regardé la télé et fait un jeu de société, après il était temps que les enfants se couchent alors je les ai bordés chacun leur tour. Quand ce fut le tour de Kelly, elle voulut que je lui lise une histoire, alors j'ai pris le plus petit livre que j'avais trouvé et j'ai commencé la lecture mais je n'eus même pas le temps de terminer qu'elle s'était déjà endormie. Je m'étais installée avec Spott sur le sofa. Le lendemain je suis repartie chez moi comme d’habitude.
Les jours suivants, les parents m'appelèrent une à deux fois par semaine. Et moi j'accourais comme si c'était la seule chose à laquelle je tenais réellement. Mais après tout c'est vrai qu'ils sont attachants ces gamins. C’était dur de les laisser à chaque fois, cela me fait un drôle de sensation, comme si je ne vivais plus après avoir passé le pas de la porte. Quand je rentrais chez moi, mon chien m'attendait. Je ne l'emmenais plus avec moi, il prenait trop de place ou il faisait trop de bêtises et puis il monopolisait toute l'attention. Enfin bref, je le voyais, je commençais à avoir de la nostalgie, ce qui était assez ridicule puisque j'allais les revoir deux ou trois jours plus tard. Bon, en attendant, je pris mon verre quotidien de Ballantines avec deux glaçons et je regardai la photo des enfants que je leur avais empruntée. Je les contemplais comme si s'étaient les miens !
Quelques jours plus tard, alors que je gardais les enfants, j'ai fait quelque chose d'étrange. Je les appelés pour manger en leur donnant comme surnom: « Mes chéris venez manger ! » et le lendemain après midi pour leur proposer une activité et je les appelés comme cela : « Mes chéris venez voir maman ! » je me suis stoppée net et me suis rectifiée toute suite, mais en arrivant les enfants faisaient la moue. Je suis devenue rouge écarlate et me suis excusée. Plus tard, je suis rentrée chez moi et pris mon verre. Le lendemain, j'attendais le coup de fil ; rien! Alors j'attendais encore et encore, jour après jour. Personne, pas de nouvelle, pas d'appel. Je commençais a me poser des questions. Je me suis dit que les enfants leurs avaient avoué l'incident. Alors, au bout de deux semaines j'ai perdu espoir, mais petit à petit je sombrai dans l'alcool. Je me levais et m'allongais dans le canapé et avalais verre après verre. Ils me manquaient tellement, dès que mon chien aboyait je l'enguelais et le frappais, le pauvre était traumatisé.
Deux semaines plus tard, je reçus un coup de fil des parents qui me demandaient de venir les garder. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Mais j'ai accepté sans rien demander. Je me suis dépêchée d'arriver, cela faisait tellement longtemps que je ne les avaient pas vus. Quand je suis arrivée je les aient serrés dans mes bras. C’était comme si je ne pouvais plus les lâcher. Mais je me suis contrôlée. Je les aient laissés respirer et ils m'ont souri, j'étais aux anges. Et ma vie reprit son cour. Je venais les garder tous les soirs. J’adorais ma vie actuellement, j'ai finis par donner mon chien, il me prenait trop de temps. Il fallait que je me consacre aux enfants. Une fois j'ai proposé aux parents de les emmener chez moi. Ils étaient d'accord. Donc je les ai emmenés chez moi mais quand les parents venaient les chercher, mon cœur se déchirait en mille morceaux jusqu'à ce que je les retrouve le lendemain après-midi. Un jour, alors que je les gardais, j'ai entendu la sonnette, je savais que c'était les parents alors j'ai attendu avec l'espoir qu'ils partiraient mais les enfants sont venus avec leurs chaussures et leurs manteaux, prêts à partir. J’ai décidé qu’ils ne partiraient pas et que je n’aurais plus le cœur brisé. Alors j’ai mis les trois verrous et j’ai assis les gosses dans le salon en leur expliquent que je ne leur ferais rien. La sonnette retentissait de plus belle, je me mis a transpirer. Les parents sont montés et ont frappé à la porte de plus en plus fort. Je me suis énervée et j’ai crié que je ne les laisserais pas partir avec des parents jamais présents. Je n’ai pas pensé aux conséquences. Ils me menaçaient derrière la porte, les enfants appelaient au secours et la petite Kelly pleurait très fort. Les gouttes de sueur froide roulaient le long de mon visage. Je l’ai attrapée et l’ai secouée pour qu’elle se calme mais ça ne marchait pas, maintenant elle hurlait comme si on l’égorgait. Mes nerfs ont lâché je suis partie dans ma chambre prendre le pistolet que je m’étais procuré en Allemagne en cas de besoin. Et je les ai menacés en les visant avec l’arme. Un coup est parti mais j’avais visé le plafond. Les parents avaient appelé la police, ils étaient en train de débarquer dehors, ce qui me mit doublement la pression. Ils frappèrent comme des fous à la porte. J’avais attaché les enfants pour qu’ils ne m’échappent pas. Mais ils pleuraient tous les trois. Je ne savais plus quoi faire. A ce stade, inutile de me rendre je n’avais plus rien à perdre. Les enfants me mettaient eux aussi la pression, alors un autre coup et partit puis un deuxième et un troisième. Et là plus un bruit juste moi qui me mis à hurler en tombant à terre et en voyant le massacre que je venais de faire dans mon salon. Là devant moi, gisaient les trois plus beaux enfants, ceux que j’aimais tant étaient là immobiles à cause de moi. Les forces de l’ordre ont fini par détruire la porte et m’ont trouvée agenouillée sur le tapis inondé de sang, avec l’arme à quelques mètres de moi. Les parents n’ont pas eu le droit d’entrer toute suite. Quand le policier est ressorti et qu’il a vu les parents qui étaient nerveux, il leur fit un signe de tête qui signifiait qu'il était trop tard pour les enfants. Alors la mère se mit à hurler et tomber mais le mari la rattrapa au dernier moment. Ils me virent les menottes aux poignets la tête baissée. La mère me sauta dessus en s’acharnant sur moi, mais les policiers l’ont écartée. Elle me traitait de tous les noms et me disait que je n’avais pas le droit de faire ça et c’est à ce moment précis que j’ai réalisé ce que je venais de faire.
Quelques mois plus tard je suis arrivée ici, dans cette cage, mais après tout je l’ai mérité. »
- C’est bien de vous être confiée.
- C’est tellement difficile à dire.
- Je n’en doute pas une minute.
- Mais c’est horrible, je suis un monstre docteur.
- Non vous êtes peut-être un peu perturbée c’est tout.
- J’ai tué trois enfants je suis plus que perturbée.
- Je vais m’occuper de vous...