Ecologic Invaders

Madame Merkel vivait à Paris, elle menait une vie simple, trop simple à son goût. Pour elle c’était lever à six heures trente le matin, coucher le soir à vingt-deux heures trente.. Entre le matin et le soir elle allait travailler, elle était conseillère clientèle dans une banque. Tous les jours, sa mission était de faire un grand sourire à ses client pour qu’ils ouvrent un compte. Mais n’ayant pas une dentition des plus somptueuses elle s’était faite poser un appareille dentaire. « Il est jamais trop tard » disait elle.

Cet appareil allait être la cause de son renvoi de la banque, car elle n’arrivait plus à articuler et lançait des postillons qui auraient fait frémir la mouche de Cronenberg, et faisait fuir les clients potentiels. Désespérée elle voulut se changer les idées en regardant la télé et après avoir zappé les multiples chaînes montrant diverses starlettes faisant des cures de désintoxication, elle tomba sur un documentaire parlant de champs dans lesquels étaient dessinés des motifs étranges, des cercles majoritairement, mais aussi des tourbillons et d’autres formes plus farfelues.

Elle pensa aussitôt aux extraterrestres et voulut aller aux États-Unis immédiatement (car c’est bien connu que tous les extra-terrestres débarquent en Amérique) mais le prix d’un voyage était bien trop cher pour cette pauvre Béatrice. Par chance, quelques semaines plus tard notre quadragénaire entendit aux infos un cas de champ dévasté, elle sauta sur l’occasion et se rendit sur place.

Elle eut bien raison car il y avait bel et bien des dessins, mais vu du bas les formes étaient indescriptibles, notre vieille aventurière montât sur un poteau électrique et put enfin lire le message « Les OGM ne passeront pas ». Raté, il fallait tout reprendre à zéro.

Un autre cas fut révélé dans les médias, cette fois la télévision montrait le champ vu de haut et les formes que l’on distinguait étaient d’une parfaite symétrie ; elles ressemblaient beaucoup à celles du reportage. De nouveau elle se rendit sur place. Contrairement au premier champ, là où les plantes avaient été prises, il ne restait rien à part une terre très lisse et étonnement dure. Béatrice interrogea le fermier sur ce qu’il avait vu ou entendu, il lui semblait avoir entendu un grondement, vu une lumière verte sans savoir d’où elle provenait ; ses vaches avaient beaucoup crié, il lui en manquait d’ailleurs quelques une qui avaient disparu sans laisser la moindre trace de sabots. « Comment peut-on soulever un bovin sans laisser de traces ? » se dit-elle. Il faudrait pouvoir le faire voler pour qu’il n’y ait pas de traces. En grande fan de science-fiction, les vaches volantes ne firent qu’accentuer sont soupçon pour les extra-terrestres.

Elle voulut donc passer la nuit à l’étable avec les vache au cas ou les « E.T. » reviendraient. La nuit tombée elle n’eut pas à attendre longtemps, elle entendit le grondement que le fermier avait décrit, elle vit la lumière arriver par le champ, on voyait les céréales s’élever dans les airs, dans très peu de temps elle serait sur l’étable. Un frisson de peur la parcourut, elle qui se lassait de son ancienne vie, qui voulait de l’action, elle allait être servie.

Les vaches commencèrent à s’élever, ça y est, la lumière était juste au dessus. Madame Merkel s’accrocha à l’un des bovidés pour le ramener au sol mais sans succès, elle fut emportée avec. Elle montait, montait, elle vit le plafond de l’étable, ils allaient s’écraser, que faire? A sa grande surprise ils passèrent au travers sans dommages et continuèrent à monter. Elle aperçut au dessus d’eux une immense forme sombre. Bientôt ils se retrouvèrent à l’intérieur de cette chose, dans un endroit où les « E.T.» entreposaient les céréales et les vaches dérobées, les vaches dans des boites individuelles et les céréales dans une cuve, Béatrice réussit à ne pas se faire mettre dans l’une de ces boites, par la main mécanique qui s’occupait de cela, elle était bien trop mince pour cette main. Elle sortit de l’entrepôt sans peine car la porte était ouverte, elle se mit en quête de la cabine de pilotage du vaisseau (car il s’agissait bien de cela).


Après une demi-heure à tourner en rond elle finit par sentir une odeur de fumée et entendit des rires étranges. Elle s’approcha prudemment de la pièce d’où provenaient ces rires elle entrevit deux petits humanoïdes vert pomme qui buvaient du cidre, visiblement ils n’avaient pas pris que les vaches du fermier.

Elle voulut s’approcher davantage mais elle trébucha, les « E.T. » se retournèrent aussi sec, ils la virent, s’approchèrent d’elle et se mirent à rire et à se rouler au sol. Après plusieurs minutes Béatrice dit « Quefe que f’est que fes zénergumènes ? »

Bizarrement les « E.T. » lui répondirent : « Nous sommes venus faire des prélèvements de bovins pour mettre au point une vache qui ne pollue pas, car les élevages intensifs de ces pauvres bêtes nuisent gravement à la santé de votre planète, nous sommes donc venus vous sauver … en gros ! »

Etonnée elle resta sans rien dire, et n’osa pas demander comment ils avaient fait pour apprendre le français. Tout à coup l’un des extraterrestres lui demanda si elle voulait venir avec eux, car il faudrait quelle leur en apprenne plus sur la terre pour pouvoir la sauver de la pollution.

Béatrice se dit qu’après tout elle n’avait plus d’emplois plus personne chez elle, alors pourquoi pas. C’est ainsi qu’elle partie vers un autre monde avec les « E.T.» écologistes, pour sauver notre monde.


AB
2009 Ecrire avec, lire pour © droits réservés